LE CONTE DE L’ATLAS x École Gaspard Monge

Au mois d’avril, retrouvez Le conte de l’Atlas sur la vitrine du 29 rue de la Ville : une histoire écrite pour mettre en récit et partager le projet de l’Atlas des Possibles.

Nous avons travaillé avec des élèves de l’école élémentaire Gaspard Monge qui ont lu et travaillé ce conte pour l’illustrer. Les dessins reprennent pour certains l’ensemble de l’histoire, pour d’autres un chapitre. L’œuvre centrale est collective : elle représente le futur Atlas et ses très nombreuses activités ! Ce travail est à découvrir sur la vitrine du 29 rue de la Ville.

Tous·tes les élèves sont fièr·es de partager leurs œuvres dans cette exposition temporaires ! Merci à eux·elles : Ferdaous, Aziz, Amina, Imrane, Mohammed, Amine, Mounib, Cavani, Abdelali, Ilias, Nicole, Corentin, Juliette, Myrtille et leur institutrice Nadège.

Chapitre 1 – La rue de la Ville

Il était plutôt deux fois qu’une, la rue de la Ville à Saint-Étienne, une rue bien particulière car c’était la rue de la mode. On y trouvait les plus beaux vêtements, souliers et chameaux de Sainté. A mi-hauteur, un immeuble singulier se nichait au n° 29. C’était « l’Atlas », le célèbre restaurant de couscous. Aussi, c’est le nom que porte le personnage principal de notre histoire. 

Pendant de nombreuses années, les passant·es affluaient chaque jour par centaines dans la rue de la Ville, au plus grand bonheur de ses nombreuses boutiques. Toutes s’entendaient à merveille et comme tous·tes les stéphanois·es, elles profitaient de la moindre occasion pour déguster ensemble le meilleur couscous de Sainté. La légende raconte que ce sont des rivières de couscous qui étaient consommées chaque jour chez l’Atlas.

Mais, petit à petit, les client·es ne sont plus venu·es, les lumières se sont éteintes et les boutiques ont fini par s’en aller, s’entraînant les unes après les autres. Insouciante, la rue de la Ville n’a rien vu venir ! Et bientôt, même la rivière de couscous se tarit et l’Atlas tomba dans la désuétude. La bâtisse se vida et se recroquevilla sur elle-même, pleurant un peu plus chaque jour sa solitude. Nous racontons ici l’histoire de son renouveau ou comment l’Atlas s’est relevé.

Chapitre 2 – Quand les pavés sortent de la mare

Dans la rue de la Ville, vidée de ses boutiques, l’Atlas se trouve accablé par le poids du ciel. Il n’est plus entretenu depuis dix ans et s’enlise sous de nombreuses couches de fientes. L’eau inonde ses pieds, les fissures se creusent et les courants d’air lui glacent ce qu’il lui reste de fondation. Aucune chaussette n’est assez imperméable pour le tenir au chaud. Dans la rue, plus un·e passant·e avec qui converser … l’Atlas, esseulé et fermé n’a plus d’autre activité que de scruter les pavés inondés par ses larmes.

Un matin, l’Atlas aperçoit en bas de la rue un·e séduisant·e boutiqu·e qui se fait appeler la CREFAD. Haute de deux étages et demi, il peut la toiser du regard, lui si haut perché ! La CREFAD, alègre, lui lance des appels mais, malgré sa solitude, il reste taciturne et fermé.

Le temps passe et à nouveau, des passant·es passent et parfois même repassent. Les pavés sont sortis de la mare de larmes et nettoyés. De nouvelles boutiques ouvrent plus riantes et ravissantes les unes que les autres et, le plus curieux, c’est qu’elles ont toutes l’air de bien se connaître ! L’Atlas, intrigué, finit par se laisser approcher …

Chapitre 3 – Une fête et plus de feuilles

Pour ces nouvelles boutiques, la localisation est parfaite dans Sainté : comme un couloir magique entre le centre-ville et le quartier Beaubrun-Tarentaize, une pente douce vers des lieux et des personnes formidables.

La Bricoleuse, un atelier associatif de création en bois vient s’installer et devient la voisine de l’Atlas. Une couturière nommée Maraval ouvre son atelier de couture, puis est remplacée par une Dealeuse de chiffon. Une cantine arrive au numéro 10. Tout en haut à l’angle,  une Pièce est Montée pour vendre du matériel de bricolage récupéré. Les Moyens du Bord occupent bientôt un bâtiment à deux pas de la rue. Une Brouette dévale régulièrement la pente et se fixe finalement en haut de la rue. L’Atlas se sent bien entouré mais reste sur ses gardes. 

Lors d’une grande fête organisée Ici et Bientôt par la CREFAD, les nouveaux·elles copaines décident d’effeuiller l’Atlas. Consentant, il fait tomber l’enseigne pour l’occasion. La rue est en fête ! L’Atlas commence à se sentir à l’aise avec ces nouveaux potes qui ont une grande idée derrière la tête.

Chapitre 4 – Vivre ensemble dans la rue de la ville

Ces copaines fantasment un bien big & beau projet : s’installer ensemble dans un même lieu, un lieu qui serait le leur. Chacun·e y exercerait son activité, travailler, créer, se rassembler, discuter, manger, danser ensemble ! Leur rêve est grand, tout comme l’Atlas.

Vide, seul et pourtant si beau… qui de mieux pour les accueillir que l’Atlas ?

Alors, cette petite bande amie lui demande s’il accepterait de les accueillir pour ce big & beau projet. Flatté par la proposition l’Atlas se laisse convaincre et apprend à connaître chacune des boutiques. Il accepte finalement de leur ouvrir ses portes.On y découvre alors les reliquats d’une épicerie, les joyaux d’un ancien restaurant et quatre étages d’appartements aux plus jolis pelages.

Chapitre 5 – Les bijoux de l’Atlas

L’Atlas ayant décidé de laisser entrer ses nouveaux·elles ami·es, c’est le début d’un grand nettoyage. Les ami·es se trouvent alors face à des trésors insoupçonnés ! Les tables de l’étage sont encore dressées, les placards sont pleins d’assiettes, de couverts et de serviettes en papier, des plats à tajines par milliers, de quoi équiper en souvenirs la rue entière.

L’Atlas se sent un peu déshabillé, vidé, voir dépouillé mais on le rassure, il garde son histoire par les souvenirs du quartier :  personne n’a oublié les couscous d’antan et la chaleur du restaurant. Ainsi, nombreux·euses sont les habitant·es qui se rappellent la vie passée dans l’Atlas. Chaque passant·e dans le quartier connait un frère, une sœur, un couscin, un oncle, une tante ou autre membre de la famille ayant un jour servi des marmites de couscous ici.

Bien que vide et silencieux, l’Atlas se sent apaisé car ses ami·es de la rue de la Ville le préparent à un nouveau projet.

Chapitre 6 – Ouvrir le champ des possibles

Les travaux commencent. Des murs tombent, d’autres se redressent. Dans l’attente de l’installation, les ami·es de la rue de la Ville invitent des artistes à venir décorer ses vitrines. Paré de mille couleurs, il se sent aimé, il revit.

Après deux années de travaux, tout est prêt. Au rez-de-chaussée un « café culturel – cantine de quartier » ouvre ses portes au côté d’une conciergerie. Les appartements sont à présent des bureaux pour les nombreux·ses ami·es. Et, tous·tes se retrouvent régulièrement pour un casse-croûte dans leur nouvelle cuisine partagé. L’Atlas les accueille chaleureusement dans de grandes salles de réunion et de formation et sur sa terrasse volante pour profiter d’un grand bol d’air.

L’Atlas, repeuplé, est heureux. Il se sent bien entouré. Il a retrouvé ses colonnes et ses pieds sont enfin au sec. Renforcé par ses habitant·es aux multiples talents,l’Atlas est comme un animal à cent et une têtes et mille et deux bras ; il fait des dizaines de soixantes-dizaine de nouvelles choses. Dans le quartier, tout le monde le connaît ! L’Atlas sent qu’aujourd’hui tout est Possible. Occupé du matin au soir, il ne se sent plus seul à présent. Mais il avoue rêver encore avec nostalgie de cascades de semoule, de sources jaillissantes d’harissa et de pluies de pois chiche.

Projet en cours d’installation.

Photos © Crefad Loire

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